Les méthodes anti-blues
Par Philippe Bagros, médecin-enseignant
Dans nos vies trop remplies, il manque des pauses nécessaires à l’intégration des événements dans la construction de nous-mêmes. Ce travail n’étant pas fait, une interruption imposée par les circonstances apparaît comme un vide angoissant. Et voilà le blues, qui n’est donc ni la maladie/dépression, ni le chagrin d’une perte grave.
Faut-il combler ce vide au plus vite ?
C'est bon de faire un tour dehors pour se changer les idées. Rien n'empêche de penser en marchant. Mais faire la fête, ou faire chauffer la carte bleue, c'est reprendre le rythme éperdu.
Faut-il en parler ?
La présence d'un témoin nous désangoisse et nous permet de nous reconstruire, à condition qu'il écoute avec neutralité et bienveillance. C'est la base du métier de psy. Un médecin, un prêtre le peuvent aussi. Mais un confident, parent, ami ou conjoint trop intime à notre vie n'est pas la bonne solution.
Téléphoner anxieusement à tous nos amis pour raconter notre désarroi crée une mauvaise image de nous-mêmes, et nous déconstruit.
Traitement anti-blues : quel est le bon usage des tranquillisants ?
Pris exceptionnellement, ces médicaments ont un effet rapide qui permet de « se reprendre ». Au-delà d'une semaine l'accoutumance nécessite d'augmenter les doses sans cesse.
Il y a aussi le chocolat, le millepertuis, et bien d'autres substances. Si toutes n'ont pas un effet scientifiquement prouvé, elles ont au moins l'effet placebo. Et si vous faites une addiction au chocolat c'est mieux qu'une addiction à l'alcool, pourtant bien tranquillisant, ou aux drogues douces.
Des tranquillisants fabriqués par l'organisme
Si vous marchez sportivement pendant une heure, vous vous sentez naturellement très bien parce que vous secrétez des endorphines. Et oui, ces hormones agissent sur le cerveau. En prime c'est tellement bon qu'on a envie de recommencer… tant mieux.
La psychologie positive contre le blues
La méthode Couet consiste à se représenter le succès de ce que l'on entreprend, plutôt que d'en douter.
Il y a des méthodes beaucoup plus élaborées. Ainsi prendre chaque jour 10 minutes pour chercher des raisons de dire merci et les écrire sur un calepin. On se souvient d'un geste sympa de son conjoint et on s'étonne de l'avoir oublié si vite. Puis, on en trouve beaucoup d'autres. Avec de l'entraînement quotidien cela devient une attitude dans la vie.
L'idée est simple : on peut essayer, grâce à un travail soutenu, de gouverner ses pensées.
BON À SAVOIR
N'oubliez pas que le soleil égaye. Rien ne vous interdit d'opter aussi pour la lumière artificielle (luminothérapie).
Le yoga, le taï-chi-chuan, le Qi Gong, le judo et le karaté sont également conseillés.