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Se retrouver, devenir Soi
20 avril 2013

Les critères beauté de Christian Louboutin

 
 
   "En beauté, Néfertiti fait
 
               L'UNANIMITE"
 
 
Le buste de Néfertiti, vieux d'environ 3.400 ans, fait partie de cinq pièces inestimables exposées à l'étranger dont l'Égypte réclame le retour prioritaire
Le buste de Néfertiti, vieux d'environ 3.400 ans, © Fabrizio Bensch / Reuters

Néfertiti, antique reine d'Égypte qui fut la première femme d'Akhenaton, le pharaon d'Egypte, avec qui elle initia de nouveaux changements religieux, artistiques et culturels.

Néfertiti a peut-être fait office de grande prêtresse, une position normalement réservée aux rois. Akhenaton, qui régne de 1350 à 1334 av.J.-C, n'autorisa que le culte du dieu solaire, Aton, dont Néfertiti était une adoratrice dévote. La douzième année du règne d'Akhenaton, Néfertiti tomba apparemment en disgrâce et fut supplantée par Meritaten, l'une de ses six filles. 

Un buste en calcaire polychrome de Néfertiti constitue l'une des grandes œuvres d'art de l'Égypte antique parvenues jusqu'à nous et se trouve aujourd'hui au Staatliche Museum de Berlin. Les lettres d'Armana, qui sont des tablettes écrites en cunéiforme datant de l'époque du règne d'Akhenaton, ainsi que d'autres inscriptions et bas-reliefs, témoignent également de la renommée de Néfertiti.

 

 

Farida Kelfa en Néfertiti

: Le chausseur a choisi le mannequin comme muse

Gala.fr/© Prisma Presse - : Le chausseur a choisi le mannequin comme muse

 

 

Souvenirs d'enfant, convictions d'adolescent, préférences d'adulte, de ses jeunes années à nos jours, en passant par les années 70, Christian Louboutin nous dit tout, sans détour.

 

 

Christian Louboutin et sa pantoufle de vair

Photo DR - La pantoufle de vair revisitée par Christian Louboutin.

 

                      

Gala : Si vous deviez donner une définition de la beauté, ce serait quoi ?

Christian Louboutin : Je ne pense pas qu'on puisse la définir en quelques mots. Et pourtant, c'est un domaine qui m'a toujours beaucoup attiré. Au lycée, par exemple, j'ai été un militant féministe. J'ai toujours trouvé que les filles qui faisaient attention à elles, c'était mieux. Idem pour les hommes. Personnellement, je passais mon temps à revendiquer que oui, j'étais superficiel, oui, je faisais attention à ma façon de m'habiller! Mais je peux vous assurer que dans les années soixante-dix, cela allait à l'encontre de toutes les idées de l'époque. Les femmes n'étaient pas maquillées, portaient des vêtements plutôt informes. Celle qui prenait soin d'elle était tout de suite taxée de femme entretenue, de castatrice, d'idiote! Blondie a été la première chanteuse à faire changer les choses. La première à prouver que l'on pouvait être sophistiquée, avoir un cerveau et mener de front une carrière sans nécessairement l'appui d'un homme.

 

 

Gala : Avez-vous des icônes en particulier ?

C.L. : La première qui me vient à l'esprit, c'est Néfertiti. Le mystère de ce visage, qui a traversé plus de trois mille ans, me fascine. Certains canons de beauté ont marqué leur époque, comme au cours des années vingt, mais très vite, ces critères ont été boulversés, devenant démodés. Idem pour certaines sculptures ou physiques que l'on aime ou que l'on aime plus. Alors que Néfertiti fait l'unanimité depuis toujours.

 

Gala : Qu'aimez-vous tant dans son physique ?

C.L. : Je l'imagine très grande. Pour sûr photogénique. J'aime le mystère de ce visage qui transporte avec lui l'idée d'un sang métissé, un mélange réussi dont on ne décèle pas facilement les origines. J'ai toujours aimé l'idée du métissage, sûrement à cause de ma propre histoire. Son physique est sophistiqué, les yeux sont parfaitement soulignés, les sourcils peints, les traits sublimés. Personnellement, l'idée de ce qui est << naturel >> ne m'intéresse pas. Je ne crois pas en Dieu, mais je crois à 100 % en l'homme. Je suis plus intéressé par ce que peut faire la main humaine que par l'esprit de Dieu. Alors, par goût, je suis tout de suite plus attiré par ce qui est fabriqué de toutes pièces. Et ce visage en est la parfaite incarnation.

 

Gala : Représente-t-elle pour vous la perfection ?

C.L. : Non, car je n'aime pas ce mot. La perfection, c'est une notion que je ne comprends pas. Je préfère le mot << abouti >>. Pour moi, le buste de Néfertiti est une oeuvre totalement aboutie.

 

Gala : Y a-t-il d'autres femmes qui vous font rêver ?

C.L. : Bien sûr. Par exemple, les personnages des tableaux de Botticelli. Avec eux, on peut commencer à imaginer reconnaître des modèles réels. D'abord, parce que ses peintures nous montent l'Italie de la fin du Moyen Age. Ce que j'aime dans son travail, c'est la douceur , l'ondulation, les teintes chaudes, les tons sur tons, il n'y a presque pas d'ombres. Personnellement, j'aime les corps ronds, avec des courbes, et j'ai toujours eu une préférence pour les femmes avec des courbes, et j'ai toujours eu une préférence pour les femmes avec des formes. Chez Botticelli, les femmes sont bien en chair, il n'y a pas de saillie d'os, tout est enrobé. Bref, j'adore.

 

 Sandro Botticelli - Le Printemps

  

Gala : Dans le monde réel, en 2012, quels sont vos autres critères de beauté féminine ?

C.L. : Je n'ai jamais aimé les femmes qui avaient une bouche trop fine, je trouve cette absence de lèvres dérangeante. Et c'est pareil chez les hommes. Quand j'étais adolescent, je regardais le feuilleton Les dames de la côte, avec Fanny Ardant et, à chaque fois, je me disais : "Ah! enfin une actrice avec des lèvres!" J'adore le physique de Fanny Ardant. En fait, j'aime tout chez elle!.

 

 

Gala : Iriez-vous jusqu'à conseiller à une femme de faire de la chirurgie esthétique pour y remédier ?

C.L. : Non, je pense qu'il faut beaucoup de talent, un grand oeil et surtout une sacré assurance pour retoucher quelqu'un. Un visage, ce n'est pas un dessin. Je suis contre la chirurgie esthétique, surtout si elle gomme le charme et la personnalité. Cela dit, chacun est libre de faire ce qu'il veut.

 

Gala : D'autres critères ?

C.L. : J'aime les femmes qui ont des attaches fines, des chevilles parfaitement dessinées, des poignets taille XS, un cou fin qui fait un joli port de tête... C'est pour cela que j'ai choisi ma soeur de coeur, Farida Kelfa, pour les photos beauté de ce numéro (1018 du 12 décembre 2012). Elle a des attaches sublimes, extrêmement délicates, très élégantes. C'est très important pour moi et peut-être même la première chose que je regarde. Cela fait partie de la gestuelle d'une femme, là où les différents éléments se dénouent. Je regarde également avec attention la façon dont une femme bouge son corps. Un cou large, par exemple, enlève tout de suite du charme au visage. On peut, avec les vêtements, ouvrir et abaisser le décolleté pour alléger la silhouette, mais on ne peut pas non plus faire de miracle. Et cela n'a rien à voir avec le poids. La maigreur ne donne pas forcément des attaches fines, on le constate tous les jours sur certains mannequins. Même sur des femmes très minces, on n'arrive pas à chausser des pieds à cause d'une mauvaises cambrure ou de chevilles disgracieuses. Sur ces femmes-là, même avec des chaussures sur mesure, le résultat n'est pas harmonieux...

  

Gala : Que vous évoque le mot << parfum >> ?

C.L. : La première chose qui me vient à l'esprit, c'est la truffe. Je suis fasciné par la truffe. C'est très mystérieux cette toute petite chose qui peut embaumer tout un plat et qui a une telle force. Pour moi, les gestes de parfum sont liés aux premières années de ma vie. Ma mère portait Chanel N° 19. Si je n'en ai aucun souvenir olfactif, je me rappelle parfaitement d'elle se parfumant, du geste, du rituel. Quand j'étais petit, on me mettait de l'eau de Cologne après la toilette et du coup, j'associe le parfum à la propreté et à l'enfance. C'est pour cela que je porte essentiellement des fragrances ultrafaîches, des eaux de Cologne comme la 4711, la Cologne Bigarade de Frédéric Malle, l'Eau du Coq de Guerlain ou encore l'Eau d'Orange Verte d'Hermès. J'adore aussi l'odeur du Vétiver, mais dès que je porte un parfum qui en contient, cela me donne la migraine, une très forte migraine même.

 

Gala : Une anecdote beauté pour terminer ?

C.L. : J'ai un souvenir de parfum très fort. J'étais à New York, dans mon hôtel, au Carlyle, j'attendais l'ascenseur. Quand les portes se sont ouvertes, je n'ai pas tout de suite vu qui était à l'intérieur. Mais j'ai senti une odeur très forte. J'imaginais qu'il allait en sortir quelqu'un d'ultraféminin. Quelques secondes plus tard est apparue... Margaret Thatcher, que j'ai trouvée, ce jour-là, à ma grande surprise, égale à son parfum, d'une incroyable sensualité.

 

PROPOS RECUEILLIS PAR BEATRICE THIVEND-GRIGNOLA

 

             

 

 

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  • Ce blog s'adresse à toutes celles qui souhaitent révéler la beauté, le bien-être, la vitalité et le charisme qui sommeillent en elles. Se trouver, se retrouver, c'est tellement délicat. Mon objectif : Réveiller la femme que vous êtes
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