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Se retrouver, devenir Soi
18 octobre 2012

La féminité est-elle un artifice de la nature ou de la culture ?

 

 

La féminité est-elle un artifice de la culture ou une différenciation de nature ?

 

 

 Arielle Dombasle Glamour

 

  

« On ne naît pas femme, on le devient », par cette formule Simone de Beauvoir a exprimé l’idée moderne que la femme n’a pas de nature déterminée. Mais d’un autre côté, à en croire J.GRAY,  il semble que les femmes aient toujours autant de difficultés à lire les cartes routières !

Ainsi on peut se demander si la féminité est un artifice de la culture ou une différenciation de nature ?

La féminité, c’est-à-dire, les caractéristiques non pas seulement  physiques mais surtout psychologiques et morales des femmes relèvent-elles d’une invention de la culture ou de la nature ? Peut-on définir précisément ce qu’on entend par « féminité » ? Si la « féminité » est un produit de la culture et donc de l’histoire peut-on maintenir son unicité, la légitimité du concept sans le refouler dans les mythes dépassés ? En quel sens une caractéristique morale, « la féminité », pourraient-elles être innée ? 

Si on considère que la féminité est un artifice de la culture, c’est parce que l’on a conscience du caractère contingent d’une telle essence mais on risque alors de nier la différence des sexes et des rôles biologiques ; si on considère que la féminité est une différenciation de nature, on risque d’enfermer les femmes dans des stéréotypes et d’émettre un jugement de valeur sur ceux qui sont efféminés ou celles qui sont « garçon manqués » suggérant par là que chacun à une place naturelle dans la…société !

Le probléme ne concerne pas l’idéal féminin ou l’essence de LA femme mais l’égalité des hommes et des femmes.

Il s’agirait de savoir si l’on peut admettre les différences naturelles, objectives et évidentes sans justifier une inégalité sociale ! l’enjeu concerne l’éducation des filles comme des garçons, comment éviter que l’éducation ne transmette des valeurs que l’on croit le plus souvent fondées en nature ?

 

 

1 La féminité : une construction idéologique

 

                   

                        

1.1 qu’appelle –t-on : « la féminité » ? une apparence physique (des proportions plus harmonieuses …), des fonctions biologiques  (porter les enfants), des rôles sociaux déterminés par les précédents (éduquer les enfants), une manière d’être (plus douce, plus pacifique)

2.1 Il s’agirait donc de montrer ici que les caractéristiques psychiques, psychologiques, voire morales et intellectuelles découlent de la différenciation objective des sexes.

 3.1 Il ne s’agit donc pas de nier les différences et sans doute au contraire est-il temps de les favoriser. La séduction qui fait le charme du rapport entre les sexes et tout simplement la richesse du vivant repose sur ces différences et la valorisation paradoxale du masculin par la féminisme des années 70 laisse perplexe. Il est temps, au contraire de valoriser le féminin qui est une des grandes conquête de la civilisation humaine sur la nature qui ne connaît que des femelles.

 

 

 

2 la féminité : une différenciation de nature, c’est-à-dire ici de la nature ou innée .

 

                

 

 1.2 Il s’agit en fait d’une représentation transmise par l’éducation qui repose sans doute sur des fonctions premières essentielles vitales liées à la très grande  et très longue vulnérabilité de l’enfant mais qui s’est trouvée légitimée et consolidée par l’éducation   produisant le phénomène par lequel la culture devient une seconde nature. De surcroît, cette éducation produisant des êtres conformes à la représentation qu’on s’en fait a produit le phénomène de l’aliénation.

2.2  Aussi, tous les jours ou presque,  la science découvre-t-elle de nouvelles différenciations quant aux facultés intellectuelles ou morales des deux sexes. On aboutit ainsi à une « littérature » populaire telle « les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus » de J. GRAY. Ainsi, les aptitudes cognitives des uns et des autres ne seraient-elles pas le fruit de la simple culture mais l’effet d’une organisation cérébrale différentes. Les filles seraient plus douées pour les langues, les garçons pour les developpement dans l’espace et donc …pour la géométrie ! Il faudrait même les séparer à l’école dans la mesure où leur apprentissage exigerait des pédagogies sexuellement différenciées.

3.2  Toutefois cette valorisation du féminin ne doit pas faire de la femme l’incarnation de la différence car le risque est alors grand de la reléguer dans la catégorie de l’Autre en réduisant la femme à sa différence sexuelle car il y aurait derrière ses discours une arrière pensée faisant du sexe masculin la catégorie du Même, c’est ce qu’explique S.de BEAUVOIR en s’attaquant ici aux affirmations d’E.LEVINAS  qui ne fait que fonder métaphysiquement selon elle un préjugé masculin qui se pose comme neutre .

 

 

T° Cependant, n’y –a-t-il pas un risque évident à ce que les progrès de la science soit au service d’un nouvel obscurantisme ? Si l’on rencontre dans les rayons « sciences » des librairies contemporaines des titres aussi affligeants que « les secrets du cerveau féminin », c'est que nous n'avons guère avancé depuis BROCA qui sortit une thèse sur « la petitesse relative du cerveau de la femme (qui) dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle », ouvrage écrit en …1859.

Ce que nous voulons dire c’est que si nous radicalisons cette idée de différence qui, en soit n’a rien de polémique, il y a fort à parier pour qu’elle justifie en 2010 comme en 1859, une inégalité sociale. Les hommes (sexe masculin ou genre humain?) ont toujours eu besoin de fonder le droit, c’est-à-dire une institution culturelle dans la nature et rien n’est en effet plus aisé que de justifier (littéralement de dire son « jus », son droit)  la domination masculine sur la relative faiblesse féminine, de fonder en somme le fait de la force du mâle sur la femelle !

Il s’agit désormais de savoir si nous pouvons assumer les différences culturelles ou naturelles, peu importe au fond, sans justifier l’inégalité politique et sociale qui se cache toujours derrière cette investigation de l’inné et de l’acquis !

 

 

3 Aucune différence de fait, jamais, ne justifiera une inégalité de droit, ou de la critique de l’idéologie de la domination masculine .

 

          

 

1.3 C’est ce qu’explique justement Simone de BEAUVOIR dans son ouvrage : « le deuxième sexe ». Lorsqu’elle inaugure son ouvrage avec cette célèbre formule, elle ne veut rien dire d’autre ; « On ne naît pas femme, on le devient » signifie qu’on ne naît pas d’emblée femme, c’est-à-dire un être ayant conscience de son infériorité sociale et intellectuelle, mais qu’on est conditionnée par l’éducation à le devenir ! être aliénée, c’est alors intérioriser le regard du dominant sur soi et se percevoir à partir de ce qu’il voit : « un- être -doux -et –fragile-objet-du-désir-de-l’homme ». Il est en en effet bien facile de démontrer l’existence d’un instinct maternel chez les jeunes mères quand on  a devancé la nature en leur offrant des poupées ou de démontrer par les faits leurs inaptitude  à l’abstraction lorsqu’on les a condamnées à la couture et au piano ! Il en va des femmes comme des esclaves dont parle ROUSSEAU : « Tout homme né dans l’esclavage naît pour l’esclavage » Le Contrat Social  L1 ch 1

2.3 Qu’il y ait une part de vérité dans ces découvertes, il faudrait adopter un féminisme, c’est-à-dire un « culturalisme » « fondamentaliste » pour le nier et qui oserait sans se ridiculiser prendre la pose de la curie romaine face aux découvertes de GALILEE ?

3.3  Par conséquent, la recherche de l’inné et de l’acquis, si elle ne cesse de préoccuper les scientifiques est aussi plus ou moins vouée à l’échec ou à  la mauvaise foi. Echec, d’une part parce qu’il est bien difficile de séparer , chez l’homme ce qui relève de la culture et de la nature (cf M. MERLEAU_PONTY). Echec parce que la culture à laquelle appartient un homme est toujours une seconde nature .

 

Mauvaise foi, d’autre part, parceque se cache toujours derrière cette quête le secret désir de renforcer ou de légitimer une inégalité : ce serait tellement commode de dire à l’instar d’ARISTOTE, à propos de ceux qui sont esclaves _ en justifiant le droit par le fait, qui est le propre de l’injustifiable, que les femmes sont esclaves par nature !!!

 

                                                                                                                              

Conclusion :  Se demander si les caractéristiques du sexe féminin relève de la nature ou de la culture reste une question populaire mais on risque, dans les deux cas, d’aboutir à une naturalisation des caractéristiques féminines. Que la femme soit douce par nature ou par l’éducation on veut toujours derrière de prétendus faits poser des normes et justifier l’injustifiable .

Que les femmes soient différentes des hommes, qu’elles veuillent sciemment être plus douces plus conciliantes et plus coquettes pourquoi pas, mais elles peuvent aussi « avoir cet air quasi viril qu’ont les femmes qui sont vraiment femme » cf I.CALVINO.  L’humanité n’y perdra pas, ni les femmes, ni les hommes,  à condition que cette différence de fait n’engendre pas une différence de droit, c’est-à-dire une inégalité car l’égalité pour être posée n’a jamais eu besoin que des choses soient identiques, on ne met d’ailleurs un signe = qu’entre des choses différentes !

 Qu’il y ait des valeurs dites « féminines »  (douceur, patience, conciliation) à la limite pourquoi pas mais il est évident que toute l’humanité en a besoin, elles ne sont heureusement pas l’apanage des femmes et il ne faut voir derrière cette appellation qu’une distinction sémantique et non une essence ou une norme .

  

                    

 

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