Un adage dit que la peur du mal fait plus de mal que le mal. Et Sénèque affirmait même qu’« il y a plus de choses qui nous font peur que de choses qui nous font mal ». Or, la période actuelle s’avère propice aux peurs de toutes sortes – concernant l’emploi, l’avenir, la santé de la planète et de ses habitants, le devenir de la démocratie, les tensions nationales, internationales, familiales et professionnelles.
Cette inquiétude omniprésente, faite d’un aujourd’hui instable et de la perspective de lendemains qui déchantent, crée un climat délétère, une sinistrose qui pollue nos capacités d’action et de réaction. Un vieux proverbe dit que la peur est mauvaise conseillère : elle nous rend faibles et indécis dans des situations qu’il faudrait au contraire affronter l’esprit serein, le regard clair, le courage chevillé au corps. Peur et stress font bon ménage et pourrissent nos vies entières. Ce sont donc nos premiers ennemis, ceux qu’il faut combattre au quotidien, avec vigilance et détermination. Quelques petits trucs pour contrebalancer nos frayeurs chroniques…
D’abord, apprendre à respirer. Dès que l’on se sent perturbé, voire paniqué par une angoisse, remarquer combien notre respiration se bloque et la rendre à nouveau fluide, ample, réelle. Respirer en conscience a un effet salutaire, dès que des pensées grises ou noirâtres nous envahissent. Ensuite, il faut savoir se donner des moments personnels de ressourcement et mettre le holà à la sarabande des activités, conversations, e-mails et autres sollicitations de la course folle qui mène nos vies.
Il est vital de se ménager des instants de pause pour retrouver le calme et pratiquer un quelconque exercice qui nous aère, au propre comme au figuré. Peu importe l’activité : méditative, sportive, culinaire, ludique – choisir celle qui nous fait du bien et nous ancre dans notre corps. Déposer le fardeau de ses préoccupations – ce qui ne signifie pas les fuir – apporte une perception nouvelle des choses et des événements, comme si nous prenions de la hauteur pour respirer l’air pur des sommets. Une parabole orientale compare d’ailleurs tout acte de méditation et de concentration, passif ou actif, à une montagne. Celle-ci est environnée de nuages : ce sont nos agitations mentales et émotionnelles. Mais le vent, celui de notre respiration, déchire les nuages et fait apparaître du ciel bleu.
Descartes disait que se trouve en nous une « conscience qui nous fait prendre conscience de notre conscience ». Cette formule, qu’approuverait un maître zen, nous invite à savoir retrouver en nous la zone de calme qui se trouve au-delà de toutes les peurs.
Source : Cles.com