Les femmes face au VIH
Photo Masha Demianova
Photo Brian McCarty
Une enquête met en lumière le quotidien des femmes infectées par le VIH.
Pour mieux cerner le profil et le quotidien de toutes les femmes infectées par le VIH, la société pharmaceutique Abbvie et l'institut A+A ont mené une étude spécifique, baptisée "Vi(h)e au féminin". Près de 671 femmes séropositives ont été interrogées entre janvier et février dernier. Ce travail permet de mieux comprendre leur situation, leur psychologie, leur quotidien, leurs attentes et leur souffrance.
31 ans à 45 ans
Dans un premier temps, l'enquête a voulu savoir qui étaient ces femmes contaminées. Il en ressort que la majorité de celles interrogées sont en âge de procréer, la tranche d'âge la plus représentée allant de 31 à 45 ans. Ces femmes sont majoritairement d'origine française mais beaucoup viennent d'Afrique subsaharienne. Plus de la moitié gagnent moins de 1 000 euros par mois et 40 % vivent en couple. Elles ont été le plus souvent contaminées suite à un rapport sexuel non protégé et 48 % d'entre elles déclarent aujourd'hui se protéger systématiquement lors de leurs relations sexuelles. Enfin, elles ont découvert leur maladie il y a onze ans en moyenne.
Ce diagnostic a entraîné, chez elles, de la honte, du désespoir et toute sorte d'autres sentiments négatifs qui les ont empêchées d'en parler avec leurs proches. Le poids de la peur du rejet est venu alourdir le fardeau de la maladie. Les chiffres sont très significatifs : seulement la moitié des conjoints et moins d'un tiers des membres de la famille sont au courant de la séropositivité de la personne concernée. Plus de la moitié des femmes interrogées affirment alors avoir déjà subi une forme de rejet de la part de leur proche mis au courant.
Volonté d'être mère
Cest finalement avec leur médecin que ces personnes sont le plus libres dans leur parole. Létude le montre bien : 94 % des femmes interrogées sont actuellement traitées et 78 % déclarent avoir confiance en leur médecin. Ce dernier leur donne de bonnes explications sur les médicaments, le risque de ménopause prématurée, de lipodystrophie (amaigrissement général et apparition de boules graisseuses à certains endroits du corps) ou encore de vieillissement précoce lié à leur maladie et son traitement. Malgré cela, plus d'une femme sur deux oublie parfois de prendre ses médicaments
Reste la volonté d'être mère, à nouveau ou pour la première fois, qui ne les quitte pas. 72 % de ces femmes séropositives ont demandé des informations sur la grossesse, 66 % ont déjà essayé d'avoir un enfant et 53 % ont été enceintes. Ces chiffres n'inquiètent pas les spécialistes puisque, grâce à un traitement adapté, les femmes VIH + peuvent donner la vie sans pour autant contaminer leur bébé. C'est un progrès majeur dont elles sont conscientes. Mais l'envie d'enfant doit les inciter à suivre parfaitement leur traitement, ce qui semble tellement évident que cette enquête n'en parle même pas...
Par ANNE JEANBLANC
Source :
Journée mondiale de lutte contre le sida - Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Journée_mondiale_de_lutte_contre_le_sida